Après quatre ans d'écoutes et d'interception de son courrier, aucune trace d'enrichissement ni de caisse noire à l'étranger n'a été trouvée à Lula. Il vient pourtant d'être condamné à 9ans 1/2 de prison, sans élément de preuve autre que la dénonciation de D. Amaral, ex-ministre du gouvernement Cardoso et ex-membre du PT de Lula, actuellement incarcéré, et qui obtiendra pour cela un allègement de peine.

Le juge reproche à Lula d'être le propriétaire caché d'un appartement triplex où il n'a jamais habité, appartenant à une société de BTP, OAS, actuellement mis en gage à la Caixa Economica. Pour le juge, le fait que Lula n'apparaisse pas comme propriétaire prouve la dissimulation de la fraude. L'argumentation du juge est très critiquée au Brésil et à l'étranger dans les milieux judiciaires et la presse, et pas seulement à gauche.

Le Monde qui n'y trouve pourtant rien à redire. Les Décodeurs du journal décrivent la corruption avérée de la société Petrobras, et la surfacturation de la raffinerie de Abreu e Lima près de Recife, qui ne sont pas mentionnées dans l'acte d'accusation. Il y a, comme au moment des manifestations contre Dilma Rousseff, un amalgame implicite entre corruption et dirigeants du PT, alors qu'on sait maintenant que l'argent a servi à acheter les députés et sénateurs pour voter la destitution de Dilma Rousseff. (Eduardo Cunha, son principal organisateur, a commencé à révéler depuis sa prison les noms et les sommes versées).

Pour le journaliste et écrivain Fernando Morais, la condamnation de Lula est le dernier clou dans le cercueil de la démocratie au Brésil.


Sources :

Le Monde du 13 juil 2017
En portugais :
Brasil 247 du 15 juil 2017
Délation de Delcidio Amaral