S'est tenu un débat philosophique qui a tenu en haleine la TV Globo et la presse, pour savoir si la justice pouvait condamner un élu en exercice sans contrarier l'indépendance des pouvoirs chère à Montesquieu. Au terme d'argumentaires longs, contradictoires et compliqués des sénateurs et du Suprême Tribunal Federal (STF), les sénateurs ont conclu légitime que des élus contrarient la condamnation en justice de l'un d'entre eux.



Clarifions le débat :
Aecio Neves, présenté comme "un économiste" par Le Monde qui le préférait à Dilma Rousseff en 2014, avait toujours échappé aux poursuites judiciaires. L'hélicoptère avec 400 kg de cocaïne en 2013, la mise sous coupe réglée avec sa sœur de l'état de Minas Gerais, les terrains d'aviation payés sur fonds publics à sa famille, le pourcentage sur la distribution électrique du pays...
Cette-fois, il était sur écoute négociant un paquet d'argent avec un industriel, et on l'entend proposer d'envoyer son neveu pour le transport du cash, et de l'assassiner ensuite avant qu'il parle. L'enregistrement a été divulgué sur internet.
La justice a alors eu la main lourde : il est suspendu d'activité au sénat et doit passer les nuits chez lui !

Suite au débat philosophique et à cette décision si inhumaine, les sénateurs ont donc voté pour ou contre la condamnation de Aecio Neves. Et le résultat est tombé : Neves a été libéré de la sentence par ses pair, par 44 voix, dont 18 d'inculpés dans le scandale du lava-jato.


On apprend par la presse que le président Michel Temer a dépensé 200 millions de R$ pour acheter ce vote (60 M€).

On peut penser que Aecio Neves ne sera pas ingrat et votera à son tour contre la condamnation de Michel Temer par la justice.



Sources :


Globo G1 du 11 octobre
Brasil 247 du 18 octobre