En juin 2017, Michel Temer a entrepris un voyage qui devait le mener à Moscou, puis à Oslo, afin de rencontrer les chefs d'état et afficher l'image d'un pays en voie de normalisation.

A la réunion des BRICS d'octobre 2016, des commentateurs avaient déjà noté que Michel Temer était isolé.
Il était le seul a ne pas avoir été reçu par Vladimir Poutine.
Pour son premier voyage en Russie, Michel Temer espérait cependant une réception digne de son pays.

Hasard du calendrier, il arrive à Moscou le lendemain de son inculpation par la police fédérale dans l'enquête sur la corruption de l'affaire JBS.


Le secrétariat de la présidence brésilienne annonce une visite à la "République Socialiste Soviétique de Russie" (República Socialista Federativa Soviética da Rússia), défunte en 1991.

L'annonce tourne rapidement en boucle sur internet, c'était mal parti.


A sa descente d'avion à Moscou, il n'est pas reçu par Vladimir Poutine, mais par le vice-ministre des affaires étrangères.

L'agence Russian Times ne mentionne ni son arrivée ni le séminaire d'investisseurs organisé par le Brésil, où il ne rencontrera d'ailleurs qu'un chef d'entreprise, le patron de la filiale russe de l'entreprise brésilienne WEG.

Le soir de son arrivée, l'ambassade du Brésil organise un cocktail, auquel seulement la moitié des invités sont présents.

Le gérant de l'hôtel où il était hébergé
ne l'a pas autorisé à donner une conférence de presse dans ses salons.

Le dernier jour de son voyage, Temer et Poutine se rencontrèrent quand même pour signer cinq accords bilatéraux et avoir une conversation sur le thème de la lutte contre la corruption, entre experts.

Temer prit ensuite l'avion pour Oslo où il fut accueilli... par le chef de l'aéroport et le chef de cérémonie intérimaire du gouvernement local. Il donna une conférence de presse suivie par un seul journaliste, un jeune débutant.

La première ministre Erna Solberg lui expliqua que le Brésil a besoin de se "laver" de la corruption.

Le ministre de l'environnement lui annonça la suppression de 50 % de l'aide que son pays apporte au Brésil pour la sauvegarde de l'Amazonie, après l'annonce des attaques de terres indigènes et de la destruction en un an de 8000 km2de forêt (cf aussi l'article du Monde).

Michel Temer termina son voyage par un banquet dans lequel il remercia pour son hospitalité le roi de Suède, au lieu de celui de Norvège.



Son premier voyage en Europe pour donner l'image d'un pays normal est décrit avec un humour cinglant par la presse brésilienne et les blogueurs.