Vers 2014, une pléiade de petits mouvements inconnus jusque là ont émergé "spontanément" : Vem Pra Rua (viens dans la rue), EPL (Estudantes Pela Liberdade), MBL (mouvement pour un Brésil Libre)… dirigés par des jeunes d'idéologie ultra-libérale.
Le chef de MBL, Kim Kataguiri (photo), n'a pas terminé sa première année de fac.
De nombreuses sources mentionnent le soutien qu'ils ont reçu des magnats du pétrole américains Koch Koch, et de fondations qui nient le réchauffement climatique John Templeton des USA et Friedrich-Naumann d'Allemagne (*).
Jusque là, les réserves pétrolières profondes (le pré-sal) découvertes en 2006 étaient sous la responsabilité exclusive de l'exploitation par la société nationale Petrobras.
L'exploitation est passée de 41
000 barrils par jour en 2010 à un million en 2016.
Petrobras devait, selon la loi 12.351 de 2010 par ailleurs être partenaire à au moins 30% de tous les consortiums.
En 2013, une loi stipule que 75% des royalties du pré-sal seront destinées à l'éducation, et 25% à la santé.
Cette législation déplut aux entreprises pétrolières américaines.
Dans un document révélé par Wikileaks, José Serra annonce dès 2010 à une représentante de Chrevron qu'il reviendra sur ces mesures.
En août 2016, avant que le parlement n'aborde la question, José Serra, devenu ministre des affaires étrangères, reçoit la Shell. Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, signe un accord avec Temer à la conférence RIO Oil&Gas 2016.
Le jour de l'élection de Trump, l'assemblée nationale brésilienne a voté la loi qui permet le changement de statut du pré-sal et autorise la vente à des entreprises étrangères. Même les plateformes, jusqu'ici conçues et réalisées au Brésil, seront désormais construites ailleurs (*).
Shell provisionne $10 milliards, Total $1 milliard.
Voilà donc sonnée l'heure du retour sur investissement. Et voilà comment déposséder un pays de ses richesses naturelles en finançant des mouvements d'opinion.
Sources :
Sur les think tanks conservateurs vers les jeunes d'Amérique Latine : article en portugais
Sur le mouvement MBL : de The Economist, Autres Brésil (en français), après la destitution (portugais)
Article économique : El Pais Brasil 25/10/2016
Sur les frères Koch, documentaire en anglais