Le coup d'état devait mettre au pouvoir un personnage sans charisme, Michel Temer, le temps de faire passer les réformes ultra-libérales, de casser les BRICS et le Mercosud, et surtout de mettre en vente les réserves pétrolières du pays aux multinationales. Le sale boulot terminé, un économiste sérieux aurait pris la suite, probablement issu du parti dit "social démocrate" brésilien, le PSDB, que l'on sait très proche des américains grâce à Wikileaks.
Tout ceci a très bien commencé, profitant du désarroi de la gauche, mais des problèmes malencontreux apparaissent récemment.


Manif 1 - Les réformes libérales passent mal, les 11 et 25 novembre ont été jours de paralysie du pays, transports à l'arrêt, routes bloquées, banques et services publics en grève en plus des 170 universités et 1200 lycées occupés par les étudiants, suivis par une grève des profs. Les autocars de toutes les universités doivent converger sur la capitale Brasilia mardi 29.


2 - Le procès de Lula qui devait mener à une lourde peine de prison patauge. Les chefs d'entreprises qui le dénonçaient pour avoir bénéficié d'avantages personnels se rétractent. Lula Pis, on apprend qu'ils ont été dénoncés par le juge brésilien aux autorités américaines pour préjudice aux actionnaires états-uniens de Petrobras, et ont conclu avec certaines (?) autorités des USA un contrat de clémence prévoyant qu'ils dénoncent Lula. Les accusateurs de Lula reviennent sur leurs déclarations. Le juge qui les a dénoncé aux autorités américaines est accusé d'accord avec un pays étranger sans aval de son autorité hiérarchique.

La vue 3 – Cerise sur le gâteau, le ministre de la culture a démissionné après avoir interdit un gratte-ciel en zone protégée dans le centre historique de Salvador de Bahia. Il s'était plaint de pressions de la part de plusieurs ministres et du président Temer lui-même, ce qui était nié avec véhémence. Mais il enregistrait les conversations et a remis les documents à la police fédérale. Du coup, la chaîne Globo qui soutenait le gouvernement met maintenant en cause Michel Temer, dans un revirement similaire à celui qu'elle avait fait avec l'ex-président de l'assemblée nationale, Eduardo Cunha, actuellement derrière les barreaux.


Remarque : Des deux jours de paralysie, des occupations d'universités, de l'implication des USA dans le procès contre Lula, vous ne trouverez pas un mot dans Le Monde.
Pour ne pas incommoder nos amis d'outre-Atlantique, ou parce que notre champion Total achète une partie des réserves pétrolières brésiliennes ?



Sources :

  • Mouvements étudiants : Brasil 24/7 du 27 nov 2016
  • Condamnation de Lula attendue :
  • Rétractation des témoins contre Lula : Brasil 24/7 du 27 novembre 2016
  • Rôle des USA ? Revue Forum 27 nov 2016
  • Immeuble dans le centre historique de Salvador de Bahia (et illustration) : Globo G1 du 19 nov 2016