Depuis le début de l'année 2017, on relève 12 morts par jour en prison.

Le gouverneur de l'état d'Amazonie a démis pour une période "indéterminée" José Carvalho da Silva, le directeur intérimaire de la prison de Anísio Jobim, pour corruption. Au moins 56 prisonnier avaient été assassinés. 14 d'entre eux avaient écrit en décembre à la justice amazonienne pour dénoncer le directeur lié à la maffia "FDN (Família do Norte)", payé pour faire rentrer des armes en prison, et rien n'avait été fait.

La FDN a été fondée en 2006 par Gelson Carnaúba (photo) et un comparse de prison.


Un prisonnier en Amazonie coûterait trois fois plus cher qu'à São Paulo. Pour la Folha de São Paulo, il coûte mensuellement 3800 R$ en Amazonie contre  1400 à São Paulo (plus grande population carcérale du pays). Dans la prison Anísio Jobim, le coût moyen d'un prisonnier était de 4100 R$ ; il faut dire que cette prison est privée, gérée par l'entreprise Umanizzare. Cette entreprise facturait 650 millions de R$ à l'état d'Amazonie, pendant que le groupe Coral auquel elle appartient affichait un déficit de 200 millions.

Les entreprises Umanizzare et Coral finançaient la campagne du gouverneur de l'état d'Amazonie, Marconi Perillo (PSDB) (photo).

L'argent des contribuables versé pour les prisons se perd en grande partie dans la corruption.
Des conditions pénitentiaires effrayantes se rencontrent dans d'autres états (voir l'enquête du mouvement de défense des droits de l'homme HRW au Pernambouc et celle de Pragmatismo Político dans la Paraíba)
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Il est peu probable que des enquêtes en cours aboutissent, comme de coutume, étant donné que les principaux responsables de l'état des prisons : élus, chefs d'entreprise, juges, sont ceux qui devraient en priorité y loger.

Il est au contraire prévisible que les affaires continueront et que les hommes politiques feront d'autres discours émouvants pour remporter de nouvelles élections pendant que de nouveaux jeunes mourront précocement.

Sources :

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