Le 26 mars 2017, Le Monde publie un "retour" sur les scandales au Brésil, annonçant des manifestations dans 80 villes du pays. A la lecture de l'article, on perçoit la corruption des élus de droite et de gauche, ce qui a provoqué la chute de Dilma Rousseff.
Précisons : Ce sont les parlementaires de droite que les entreprises Petrobras et OAS ont littéralement "achetés" et qui ont renversé la présidente élue.

Quelques éléments manquent dans le tableau.

  • D'abord, Dilma a été renversée par des manifestations monstres menées par des mouvements apparus ex-nihilo, et financés par les pétroliers américains. C'est que depuis 2013 et la visite de Joe Biden au Brésil, suivi de la découverte par Dilma Rousseff de l'écoute de toutes ses conversations par la NSA, les relations entre les deux pays étaient tendues, et Dilma Rousseff avait annulé la visite qu'elle devait faire à Barack Obama. En jeu, les réserves pétrolières du pré-sal, dont le parlement avait attribué les bénéfices aux retards du pays dans les domaines de l'éducation et la santé. A aucun moment, Le Monde n'a fait état du rôle des intérêts étrangers dans le coup d'état.

  • Le Monde mentionne les propriétés attribuée à Lula et sa tentative d'arrestation qui entretiennent l’idée d’une enquête à charge contre le PT. Or les liens entre le juge Moro en charge de l'enquête et les opposants au PT sont notoires, illustrés par une photo récente.
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On y voit le juge Moro, et trois corrompus notoires accusés dans les scandales en cours : Geraldo Alkmin, ancien gouverneur de São Paulo, Aecio Neves ancien gouverneur et candidat contre Dilma Rousseff, et Michel Temer, actuel président.

  • Les actions du juge Moro ont amené en juillet 2016 la défense de Lula à faire appel à la commission des droits de l'homme de l'ONU. Après examen, cette commission a accepté en octobre 2016. Lula sera défendu par l'avocat australien Geoffrey Robertson, comme l'ont été Salman Rushdie, Julian Assange, l'Arménie et Human Rihgts Watch contre Pinochet.

Il faut écouter son exposé (en anglais sous-titré en portugais).
Son verdict est clair : les accusations contre Lula sont ridicules.

Les lecteurs du Monde ne sauront rien de la position de la commission des droits de l'homme de l'ONU. "Le Monde" poursuit son discours : les problèmes de l'Amérique du Sud sont dus à leurs dirigeants, incompétents et corrompus, surtout s'ils sont de gauche. Les USA n'interviennent en aucune façon dans leurs affaires.

Les câbles de wikileaks prouvent pourtant l'attention que les USA portent au Brésil et à ses richesses. C'est ainsi que, dès le coup d'état terminé, une des premières mesures du gouvernement a été la privatisation des réserves de pétrole. Les lecteurs du Monde ne sauront rien de cette décision promise il y a dix ans aux compagnies américaines par celui qui est maintenant ministre des affaires étrangères (*).

(*)  Laissez ces types faire ce qu'ils veulent, il n'y aura pas d'enchères, et nous allons montrer que le vieux modèle fonctionne. "Let those guys [Worker's Party] do what they want. There will be no bid rounds, and then we will show everyone that the old model worked...".


Sources :