Ils n'ont accès ni à la radio, télévision ni à la presse. Cellules de 2,5 m sur 2,5 pour 4 personnes. Froides, couverture insuffisante et matelas fin (il fait 16°) pas de toilettes, juste un trou dans le sol, dans un coin du fond de la cellule. Un broc permet de nettoyer après usage. Des entrepreneurs qui gèrent environ un quart du PIB, qui emploient plus de 300 000 personnes et rapportent quelques milliards d'impôts par an, qui ont donné des dizaines de millions de Reais pour les campagnes électorales de Dilma, Aecio et Marina, défèquent et urinent publiquement. Les repas sont fournis à des horaires irréguliers pour dérégler l'horloge biologique. Quand les plats arrivent, tous les prisonniers, bien qu'ils ne présentent aucun risque, sont obligés de s'accroupir au fond de la cellule dos à la porte, du côté du trou des toilettes, pour que les gardiens mettent les plateaux par terre. Ils ne peuvent se relever qu'après que la porte soit reverouillée. La nourriture est très mauvaise et les familles ne peuvent leur transmettre que de l'eau minérale et des biscuits. Le week-end, les prisonniers doivent passer 48 h sans se laver. Les douches (d'eau froide) sont hors des cellules et, selon la police fédérale, les effectifs de gardiens sont restreints. Les visites le mercredi se font dans des conditions dignes de San Quentin. Les conversations des prisonniers avec leurs familles se font au-travers de vitres blindées par téléphone et sont susceptibles d'être enregistrées (Certains avocats ont obtenu de converser avec leurs clients sans la vitre blindée). Beaucoup de policiers sont très durs, alors que certains se montrent généreux, et vocifèrent contre le juge Moro. Ils fournissent aux prisonniers des informations particulières sur l'avancée des enquête et les risques pour leurs familles, que les avocats leur démentent ensuite. Ils suggèrent aux prisonniers que, peut-être, la délation serait la meilleure solution pour ne pas demeurer dans cet endroit lugubre et froid.

Une délation doit être acceptée par le juge pour être considérée utile à l'enquête. On dit que certaines qui mettaient en cause des membres de l'opposition, l'ont pas été. Le juge Moro, responsable de cette détention, ne cherche qu'à inculper Lula. Les grandes entreprises de BTP, sans leurs principaux dirigeants, sont en hibernation. Cela ne contrarie pas excessivement les américains à qui elles commençaient à rogner des parts de marché, même aux USA

Source :
Billet de Paulo Henrique dos Santos Amorim, Journaliste, ancien présentateur TV, reporter, grand reporter et analyste respecté.