Un jeune juge, Deltan Dallagnol, a convoqué une conférence de presse dans un hôtel de luxe pour présenter l'état des enquêtes contre Lula, à l'aide d'un powerpoint. Il disposait pas de preuve contre lui et aucun élément nouveau n'était apporté, mais le juge faisait part de sa conviction.



L'exposé a produit un buzz sur internet, une floraison de diaporamas plaçant avec des flèches Lula au centre d'un ensemble d'accusations, de la chute des tours jumelles à la disparition des dinosaures. Un générateur d'accusations de Lula est disponible au téléchargement.

Deltan Dallagnol est un prédicateur évangéliste. Comme l'équipe de juges de Curitiba qu'il coordonne, il veut éradiquer "la" corruption, c'est-à-dire celle qui favorisa la gauche.


Au domicile de l'entrepreneur Oderbrecht, la police avait mis la main sur un document accablant l'élite politique avec noms, pseudonymes et sommes versées. Les juges ne s'y sont pas intéressés, le public en a eu connaissance plus tard par une fuite à la presse. N'y figuraient ni Dilma ni Lula, mais ceux qui ont ultérieurement voté la destitution. .

La justice devra analyser les nouvelles accusations contre Lula. On peut rapporter celles portées contre lui ces dernières années : être propriétaire d'une gigantesque fazenda en Argentine, d'un yacht, du triplex de Garuja, son fils mouillé dans un trafic international de voiture… à chaque fois, des témoins annonçaient disposer de preuves devant la télévision, et les charges étaient abandonnées après enquête. Lorsqu'une accusation tombe, une nouvelle apparaît, laissant le téléspectateur sonné par tant de forfaitures de Lula.

Une bizarre collaboration s'établit entre la justice et la presse : le procureur dit ne pas avoir de preuves, mais la conviction que... Dans la presse écrite Globo (G1), c'est devenu : "Lula est propriétaire d'un appartement payé par la corruption". La télévision Globo s'appuie sur l'article écrit, etc.