Le 5 septembre, 18 jeunes ont été pris par la police dans le centre culturel de São Paulo avant une manifestation, et amenés au commissariat, sous la surveillance d'un hélicoptère. Un d'entre eux a été emmené séparément.  D'après un employé, le nombre de policiers qui gardaient l'immeuble était impressionnant, "davantage que quand on amène un détenu du PCC" (la pègre).



Ils ont passé une journée et une nuit d'insultes et d'humiliations, sans possibilité de contact avec les proches. Un vieux policier a menacé un d'entre eux "de faire comme temps de la dictature", prendre un manche à balai, le garnir de barbelé et "lui entrer dans le c."
On a trouvé dans leur sac une barre de fer, une camera GoPro, des téléphones cellulaires", un lance-pierre, une trousse de secours, aimablement mises à la disposition de la Globo pour publication.



Après intervention des familles et amis, et d'avocats, ils ont été libérés. Le juge a estimé que le Brésil n'avait pas à justifier l'incarcération pour enquête. Aucun des jeunes n'avait de eu de problème avec la police ni de sympathie pour les casseurs. Un d'entre eux se disait juste anarchiste.

Les journalistes de "El Pais. Brasil" ont retrouvé celui qui avait été séparé du groupe. Il s'agit de Willian Pina Botelho, capitaine, enseignant à l'école de perfectionnement des officiers.

C'est lui qui avait mis la barre de fer dans mon sac, a dit un des prisonniers. Il avait sa page Tinder sous un nom d'emprunt, où il parlait de Marx.

Cette affaire tourne maintenant au fiasco pour l'armée.


Addendum : Après que sa photo ait circulé sur internet, il s'avère que ce capitaine avait infiltré plusieurs mouvements de contestation, comme le mouvement des travailleurs sans abri (MTST), la principale centrale syndicale (CUT), le syndicat étudiant (UNE), les partis de gauche PSOL et PCdoB, trompé des journalistes et media, et des organisations sociales. Il participait à des réunions politiques (ici, de dos).

Un autre militaire de ses amis y participait également. Un appel à témoins est lancé par les mouvements de contestation.

Sources :

G1-Globo 5 sept 2016
Brasil de Fato 5 sept 2016
Viomundo 10 sept 2016
Diario du Centro du Mundo 10 sept 2016

Pour l'addendum : Ninja 13 sept 2016