Quel est ce procès qui justifie ces agissements contradictoires  ? La presse française est d'une discrétion de violette sur le sujet. Il s'agit du jugement en appel de la condamnation de Lula à 9 ans 1/2 de prison pour avoir bénéficié d'un appartement de la part d'une entreprise de travaux publics, la société OAS, et de l'avoir caché au fisc.
Les éléments à charge sont des dénonciations de corrompus emprisonnés (à qui on propose des remises de peine), appuyés sur aucun document officiel.

La justice du Brésil fonctionne avec des règlements issus de l'inquisition portugaise, dans lesquels le même juge peut mener l'enquête et appliquer la peine (Le Portugal a abandonné ces pratiques depuis longtemps). Le juge Moro a été présenté par Le Monde comme l'Eliott Ness brésilien, l'ennemi juré de Lula, idole des brésiliens, et a consacré plusieurs articles à son enquête et cet appartement triplex.

Le juge Moro, qui reconnaît travailler en collaboration avec les services américains, a annoncé se retirer aux USA après la fin du procès. L'ancien Président a demandé l'assistance juridique de la commission des droits de l'homme de l'ONU. Après analyse du dossier, la commission a accepté et mandaté l'avocat international Geoffrey Robertson, qui avait déjà plaidé contre Pinochet entre autres.



Geoffrey Robertson a fait plusieurs vidéos disponibles sur internet pour exprimer la partialité du jugement, et a publié un article dans la prestigieuse revue américaine Foreign Affairs : "The case for Lula".La condamnation devait être confirmée en appel : le président de la chambre a déclaré avant d'avoir lu le dossier qu'il était "solide". On ne peut écarter toutefois une décision plus nuancée : une juge du District Fédéral (Brasilia), sans lien avec l'enquête du Lava-jato menée par le juge Moro, devait établir les avoirs de la société OAS dans une affaire de litige entre entreprises. Elle a découvert parmi les actifs que l'appartement supposé donné à Lula appartient toujours à cette société, et publié les documents. L'accusation est donc fragilisée.
Comme le titre une commentateur, dans ce procès, c'est la justice brésilienne qui sera sur la sellette. Le juge Geoffrey Robertson sera présent. Ont été accrédité des représentants de la presse d'Angleterre, des USA, de la Chine, d'Allemagne, de France, d'Espagne, du Danemark, du Qatar et d'Argentine.


Des appels à manifester ont été lancés pour soutenir Lula le 24 janvier devant le tribunal à Porto Alegre.