João Doria, porté par la vague conservatrice à la mairie de São Paulo, voudrait être président du Brésil. Il est plein d'idées innovantes.



  • L'ancien maire, Fernando Haddad, avait encouragé les déplacements à vélo et diminué la vitesse sur de nombreux axes de la ville, diminuant la pollution et le nombre d'accidents. Cette régulation avait fluidifié le trafic et paradoxalement réduit le temps de transport des habitants. Le slogan de Doria pour l'élection municipale a été "Accélère, São Paulo !". Les embouteillages sont revenus, le nombre de morts a augmenté et le temps de transport aussi.
  • Haddad avait fait remplacer des panneaux publicitaires géants par des fresques sur les murs de la ville. Doria les a fait recouvrir de gris. Confronté à des protestations et pour éviter des procès, il a été obligé d'en restaurer.
  • Il a fait jeter de l'eau froide sur les pauvres qui dorment dans la rue. En hiver à São Paulo, la température peut être inférieure à 8°, et un des malheureux est mort de froid. Suite au scandale, son projet de nettoyer la ville des sans-logis s'est arrêté là.
  • Il vient de lancer la nouvelle solution contre la faim, soutenue par les églises protestantes néo-pentecôtistes, l'évêque (ultraconservateur) et des partenaires privés donateurs. Il propose des aliments en croquettes, qui contiennent tous les éléments nutritifs, sels minéraux et vitamines nécessaires "Comme les cosmonautes". La distribution pour les pauvres, les crèches et les cantines scolaires de la ville doit être étendue au pays entier.


On apprend que les dons n'en sont pas vraiment : des aliments industriels en fin de validité sont collectés par la mairie. Les entreprises sont déchargées de destruction des déchets biologiques et bénéficient en plus d'exonération fiscale. Le projet, Sinergia, possède un site web présentant un partenariat avec l'ONU(*), l’Église catholique, la mairie de São Paulo, mais ne présente pas de siège social, de date, aucun personnel. Aucun protocole de fabrication ni de stockage n'a été publié, encore moins validé, on ne sait où sont ni les usines ni les unités de stockage des aliments.

50 tonnes de granulés auraient pourtant déjà été produits. La directrice, Rosana Perotti, formée en administration des affaires (bacharel em administração), est une ancienne de la division financière de Monsanto, mais aussi de Merck et de Nestlé. Tout semble indiquer une opération montée par des industriels dans un but lucratif et, pour ce qui est du maire, pour financer sa campagne présidentielle.

Alors que Lula avait éradiqué la faim du Brésil, mais qu'elle revient après le coup d'état, beaucoup considèrent cette action comme un geste de mépris. Les croquettes pour les pauvres font l'objet de rejet des nutritionnistes, des acteurs sociaux, et d'une grande partie des réseaux sociaux.

Un journal titre "Les croquettes de Doria réduisent ses ambitions présidentielles en poudre".

(*) L'ONU a fait savoir dans un communiqué qu'elle n'avait pas été consultée.

En savoir davantage :

En Français
 : En espagnol
CNN 20/10/2017:

En portugais 
: Globo Radio 14/10/2017 DCM du 20 oct 2017 Facebook de Sâmia Bomfim (PSOL), conseillère municipale de gauche à SP

https://www.facebook.com/samia.bomfim.psol/videos/301386563602457/ Documents de la Plateforme Sinergia et des intervenants

Fabio Vitta 

Deputado ARNALDO JARDIM ;

Wilson Périco, CIEAM (Industries de l'Amazonie),

Pontifícia Universidade Católica de São Paulo,

Video sinergia farinata parle de peu de faim au Brésil et attribue cela au climat favorable. Pas un mot sur le plan d'éradication de la faim, "Fome zero", de Lula.