La zone semi-aride du Nordeste est soumise à des sécheresses qui provoquent périodiquement catastrophe écologique, famine, exode et morts (500 000 pendant la grande sécheresse de 1877), qui hantent la culture brésiliennei. Cette région est pourtant traversée par un grand fleuve.



Le fleuve São Francisco est à l'échelle du Brésil : 3 fois plus long que le plus long fleuve français (la Loire), deux fois le débit du plus gros (le Rhône). Il prend naissance dans une région bien arrosée, et traverse le Nordeste pour se jeter dans l'Atlantique (voir carte.)




Pour lutter contre la sécheresse du Nordeste, les premiers projets de détournement datent de 1847 au temps de l'empire, sont remis sur la table au temps de la dictature militaire dans les années 1980, et sous le gouvernement Cardoso (2001). Mais c'est le président Lula qui entreprit les travaux (2004-2007) pour une fin prévue en 2015. Ils sont constitués de deux axes, Nord (22 m³/s, 400 km, 165m d'élévation) et Est (10 m³/s, 220 km, 304 m d'élévation) (cf Video). Au total, 1,4 % du flux du fleuve est déviée.

Cette œuvre comporte tunnels, aqueducs, des dizaines de retenues, et des stations de pompage. Pour éviter de favoriser les grandes propriétés (latifundias), le programme prévoit une redistribution des terres pour des petits paysans. Des projets de reforestation et de sauvegarde de la vie sauvage sont également entrepris. Les deux axes initiaux seront complétés, par le projet de Dilma Rousseff en 2014, par les axes sud (400 km) et ouest. Avec des imprévus, découvertes de scandales financiers, refacturation, les travaux ont pris du retard et les coûts ont augmenté (pas tant que notre Pentagone national ou l'EPR). Mais la fin est proche. L'Axe nord, à plus de 90 %, devrait être terminé en 2017. Fin de tous les travaux prévue en 2025.

Sources générales :


i Le plus célèbre : "Vidas secas" : livre de Graciliano Ramos, 1038. trad. Sécheresse M-C Roussel, Gallimard, 1989, retraduit Vies arides, M. Dosse, Chandeigne, 2014. film éponyme (en Fr : Sécheresse) Nelson Pereira Dos Santos, 1963